Notre trajet Uyuni-Sucre sera mémorable (5 voyants allumés sur le tableau de bord, conduite à gauche, excès de vitesse, chauffeur qui s’endort,  roue crevée et cric pas adapté à la voiture,…Tout ça avec la musique à fond). Ouf, nous sommes arrivés et dès le panneau de la ville de Sucre passé, on sait d’ores et déjà que le trajet pour rejoindre La Paz se fera en avion!

Malgré tout, les paysages traversés sont sublimes, des montagnes colorées, des rivières,…On aurait aimé les apprécier dans de meilleures conditions!

Après la rudesse des nuits de l’altiplano, on profite de la douceur de la ville de Sucre pour se poser quelques jours. On prend plaisir à découvrir de beaux monuments coloniaux, à fureter dans des patios tous plus jolis les uns que les autres, à déguster des jus de fruits délicieux, à silloner le marché bien typique, des petits stands tout en hauteur, les queues et tripes de vaches non loin des montagnes de fruits. Une ville étonnante de part sa diversité de gens rencontrés, des costards-cravates et tailleurs côtoient des petites dames en habits traditionnels (jupons, tissus colorés, longues tresses,…et souvent un petit bout emmailloté dans le dos).

Après un bon repos, on reprend de l’altitude en passant deux jours à La Paz, capitale tentaculaire de la Bolivie. Elle s’étend à perte de vue sur les collines jusque dans la vallée. Les maisons en briques ne sont pas crépies,  parfois ne semblent pas terminées, tiges de feraille dépassant du toit. On arrive un samedi, c’est la cohue en centre ville, la circulation de centaines de mini-bus et taxis est quasi infernale. Chacun essaie de passer avant l’autre, ça klaxonne dans tous les sens!

Ces deux jours sont l’occasion de se balader dans quelques rues de la Paz, ancien quartier colonial bien rénové, de flâner dans quelques unes des innombrables boutiques de souvenirs et de traverser le marché aux sorcières. Elles vendent toutes sortes de mélanges censés permettre de trouver un travail, l’amour, la force…et des foetus de lamas séchés, enterrés sous les nouvelles maisons pour apporter chance à la famille.

Et puis direction Copacabana et le lac Titicaca. Pour s’y rendre, option bus touristique! On traverse l’altiplano, les maisons se font plus rares et certaines paraissent même plantées au milieu de nulle part. De plus en plus de cultures, un peu d’élevage,…

Copacabana, est la porte d’entrée pour aller sur l’Isla del Sol, île d’une grande importance dans la civilisation Inca. C’est une ville trop touristique à notre goût: une succession de restos, agences touristiques et petites épiceries.

Épiceries dans lesquelles, comme souvent en Bolivie, ce sont des enfants hauts comme trois pommes qui nous servent et nous rendent impeccablement la monnaie… Assez déroutant…

On décide d’aller passer la journée sur l’Isla del Sol. On se balade pendant plusieurs heures, on  se croit au milieu de la Mer tellement le bleu du lac est intense au large et presque turquoise sur la côte. Les montagnes enneigées au loin, quelques ruines,  des cultures en terrasses, des petits villages, un bel endroit, mais beaucoup de touristes!

C’est déjà la fin de notre périple en Bolivie, un pays qu’on a aimé découvrir, un vrai dépaysement aussi bien dans les paysages traversés que dans la culture.  Mais aussi une vraie pauvreté, bien plus palpable et récurrente qu’en Argentine ou au Chili et malgré cela, toujours après une petite phase d’observation, on a toujours eu droit à des sourires et à une grande amabilité.